Jamais ce mot n’a autant été utilisé depuis presque deux ans ! Cette pandémie à laquelle nous sommes confrontés, nous impose à prendre des décisions pour nous protéger les uns, les autres…, les uns des autres ! Mais à quel prix ?
Nous autres soignants sommes amenés sur le terrain à agir et agir vite. Cependant, il faut savoir et pouvoir se questionner sur nos pratiques.
- Sommes-nous dans la bienveillance quand nous isolons nos aînés ?
- Sommes-nous justes quand nous trions les entrées en réanimation ?
- Sommes-nous capables de garder notre autonomie quand le bien-être public passe avant le nôtre ?
- Sommes-nous en sécurité quand nos soins font face au manque de moyens ? (masques, lits, personnel, …)
- Sommes-nous malfaisants dans la prise en charge des malades non vaccinés face à la déprogrammation des autres patients non covid ?
Toutes ces questions et bien d’autres encore nous hantent au quotidien. Pourtant, chaque jour, tous les soignants de France et de Navarre se sont mobilisés pour faire front à cette crise sanitaire.
« La fatalité c’est l’excuse des âmes sans volonté ». Romain Roland
A bas la fatalité et place à la combativité car de la volonté, nous en débordons !
Albert Camus disait : « il ne suffit pas de dénoncer l’injustice, mais il faut donner sa vie pour la combattre ».
Alors merci et bravo à nos combattants. A tous ces soignants qui ne comptent pas leurs heures sur le front.
Cependant, dans ces moments éprouvants où nos pratiques professionnelles sont perturbées au quotidien et où nos pairs sont mis à l’épreuve, le questionnement éthique n’a jamais eu autant sa place et sa légitimité ! L’urgence sanitaire ne peut justifier à elle seule le « n’importe quoi ».
Comme une évidence, la nécessité de mettre en place rapidement une cellule étique de soutien devenait légitime.
La mission du Comité d’Ethique de Nancy à travers cette cellule, est d’accompagner tous les soignants dans leurs incertitudes professionnelles, dans leur questionnement afin de pouvoir rendre l’implicite explicite.
L’éthique permet de soulager les équipes en les sortant de l’isolement du soin et de redonner un sens à leur conscience professionnelle.
L’éthique n’est pas une réponse, mais une boussole pour avancer ensemble avec bienveillance dans ce « brouillard coronophage »